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JASSEM PLANET
le moyen age

 
 
 
Le Moyen Âge occidental est la période de l'Histoire située entre l'Antiquité et la Renaissance. Traditionnellement, on fait commencer le Moyen Âge en 476, à la déposition du dernier empereur romain d'Occident par un chef barbare et il s'achève en 1453, avec la chute de l'Empire romain d'Orient, ou en 1492, date de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et de la fin de la Reconquista en Espagne. 
 
Le terme « Moyen Âge » a été inventé par Flavio Biondo de Forlì. En français, l'adjectif correspondant à Moyen Âge est médiéval. Moyenâgeux, quant à lui, est péjoratif. L'histoire du Moyen Âge, en tant que discipline, se nomme aussi « Histoire médiévale ». Un historien qui étudie le Moyen Âge est appelé « médiéviste ». 
 
 
 
Précisions lexicales 
Les limites exactes du Moyen Âge font l'objet de débats entre historiens. Les différentes périodes de l’Histoire ont eu des significations précises et pleines de sens à un moment donné, mais qui, au fil du temps, sont devenues des conventions. 
 
Le terme « Moyen Âge » provient d’une expression latine « medium aeuum » qui désigne une période intermédiaire entre deux événements. Exemples : entre-deux-guerres, interrègne. Cette expression classique va être reprise au XIVe siècle par les humanistes et notamment par Pétrarque (« prince des humanistes ») en 1373. Elle possède à ce moment deux significations : 
 
Acception philosophique désignant une opposition entre le latin classique et le médio latin, le latin du Moyen Âge. Ce dernier doit être rejeté pour revenir au latin de l’Antiquité, qui, lui, est plus pur.  
Sens culturel et artistique désignant une opposition entre l’art antique et celui du Moyen Âge, art appelé au XVIIe siècle « art gothique ».  
Pour les humanistes, le Moyen Âge est une période barbare entre deux autres périodes d’Antiquité. Ils préconisent la pureté antique. 
 
La diffusion de ce terme est assez lente et se fait dans un premier temps chez les intellectuels, car il est en latin. Par après, il perdra progressivement de sa connotation négative. 
 
Au XVIIe siècle (vers 1640), le terme sera employé en français et il sera dès lors grandement diffusé. En 1687, Christophe Keller est le premier à périodiser l’histoire dans son petit manuel d’histoire, Histoire du Moyen Âge depuis le temps de Constantin le Grand jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs donc, du IVe au XVe siècle. Pour lui, le terme n’a aucune connotation négative. 
 
Au XVIIIe siècle, il se répand dans toute l’Europe cultivée. En 1798, il entre dans le dictionnaire de l'Académie française sous la définition « temps qui s’est écoulé depuis Constantin jusqu’à la renaissance des Lettres au XVe siècle ». 
 
Au XIXe siècle, il se répand partout même dans la langue commune pour plusieurs raisons : 
 
l'installation de l’enseignement primaire obligatoire ;  
le développement du romantisme ;  
le développement de la philosophie et de l’Histoire dans les universités, principalement en Allemagne : Monumenta Germaniae Historia. Le XIXe siècle est couramment appelé « siècle de l’Histoire ». Notre notion de critique historique est le fruit d’une démarche allemande.  
Au XXe siècle, l’engouement pour le Moyen Âge diminue. 
 
Ce terme a été exporté des frontières de l’Europe et désigne actuellement une période dans la vie d’une société, à savoir un certain degré de société caractérisé par une société agraire dominée par une caste de guerriers. Par exemple, au Japon, la culture de riz dirigée par les samouraïs, eux-mêmes dirigés par les shoguns jusqu’au milieu du XIXe siècle où commence l’ère Meiji. 
 
 
Quelles limites pour le Moyen Âge ? 
 
Limites extrêmes 
 
Art médiévalAfin de découper l'histoire en périodes cohérentes, les historiens ont tenté de s'appuyer sur des événements majeurs illustrant ou provoquant une modification profonde de la politique et de la société. Mais il est rare qu'il y ait un consensus sur telle ou telle date pour définir une limite de période. C'est le cas en ce qui concerne les limites du Moyen Âge, particulièrement son commencement. Les plus communément admises vont de la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, jusqu'à 1492, date de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et de la chute de Grenade (fin de la Reconquista). 
 
Mais d'autres dates repères sont possibles : 
 
pour le début du Moyen Âge, la bataille d'Andrinople (378) sanctionne l'avènement de la cavalerie lourde et le déclin des troupes d'infanterie, marquant ainsi le commencement d'un millénaire de supériorité de la cavalerie sur l'infanterie ;  
la reconnaissance par Théodose du christianisme comme religion d'État (396), correspond également à la date de la séparation entre l'Empire romain d'Occident et l'Empire romain d'Orient, qui survit au Moyen Âge ;  
antérieurement, la conversion de l'empereur Constantin Ier au christianisme — survenue à sa mort, en 337 – annonce le triomphe de cette religion aux dépends du paganisme antique.  
 
chemin de ronde du château de CaenCes différentes options indiquent combien une césure événementielle claire est difficile à trouver pour marquer le début du Moyen Âge : par certains traits, l'Empire romain avait déjà fortement changé avant la fin de l'Antiquité. Par exemple, les empereurs du IIIe siècle abandonnent la toge et les tuniques classiques, adoptant les braies des légionnaires, majoritairement d'origine celte ou germanique. C'est également au IIIe siècle que l'amphore est abandonnée pour le tonneau, bien plus économique. Enfin, c'est à cette époque que nombre de peuples barbares deviennent fédérés, établissant des relations durables avec le monde romain. L'Empire romain avait donc déjà perdu certains caractères antiques. 
 
Aussi, certains historiens – en premier lieu l'historien allemand A. Riegl au début du XXe siècle – ont repoussé la limite d'une période dénommée « Antiquité tardive » (Spätantike), en mettant justement l'accent sur la permanence de traits caractéristiques de la fin de l'Antiquité jusqu'au règne de Charlemagne. Une telle conception s'est d'abord imposée chez les historiens des « franges » du monde romain, où sa pertinence était plus évidente. À l'inverse, en France, il fallut attendre 1977 avec Henri-Irénée Marrou (dans Décadence romaine ou Antiquité tardive ?) pour qu'on s'interroge sur l'utilité d'une telle période, notamment pour mettre fin à l'appellation péjorative de « bas Empire ». Et aujourd'hui encore, histoire ancienne et médiévale se partagent la connaissance des temps qui vont du IIIe au VIIIe siècle. 
 
Pour la fin du Moyen Âge, d'autres dates que 1492 ont été proposées, mais fondamentalement elles ne remettent pas en cause la limite supérieure de la période : parmi celles-ci, on peut citer la date de la chute de Constantinople, en 1453, qui est la date de la fin de l'Empire byzantin (utilisée en histoire de l'art surtout) ; ou 1456, date de l'invention de l'imprimerie à caractères métalliques mobiles par Gutenberg (privilégiée par l'historiographie allemande) ; ou encore 1517, date de la promulgation par Martin Luther de ses 95 thèses. Ce dernier événement marque les débuts de la Réforme qui fera voler en éclats la relative unité religieuse de l'Occident médiéval. 
 
 
Découpages internes 
 
Château de Vitré, BretagneLe Moyen Âge est traditionnellement subdivisé entre Haut Moyen Âge et Bas Moyen Âge. Cependant, les historiens proposent d'autres découpages : 
 
Régine Pernoud (1) : Le Haut Moyen Âge (de la chute de l'Empire romain à Charlemagne), l'époque carolingienne, l'âge féodal (milieu du Xe à la fin du XIIIe siècle) et le Moyen Âge pour les XIVe et XVe siècles.  
Jacques Le Goff (2) : L'Antiquité tardive (jusqu'au Xe siècle), le Moyen Âge central (An Mil-1348, la Grande Peste) et le Moyen Âge tardif (guerre de Cent Ans-Réforme).  
Ivan Gobry (3) distingue le Moyen Âge ancien (du VIe au Xe siècle), pendant lequel les peuples se déplacent ainsi que les frontières. C'est aussi la période d'expansion des Francs, avec l'apogée de l'empire de Charlemagne (800-814). Puis arrive le Moyen Âge récent (Xe au XVe siècle) au cours duquel ont lieu la Reconquista en Espagne, la constitution puis l'effondrement de l'État Plantagenêt et l'affirmation de la dynastie capétienne.  
Il en ressort que l'appréciation de ces limites est fortement liée aux références géographiques ou thématiques de l'historien. 
 
Cependant, la distinction d'une période centrale qui s'étendrait des environs de 1000 jusqu'à la grande épidémie de peste en 1348 paraît pertinente en raison de la permanence de traits de civilisation majeurs et de l'avènement d'une société fortement structurée, prospère et en expansion dans l'Occident d'alors. L'expression « civilisation médiévale » (s'agissant de l'Occident et sans autre précision) correspond à cette période. 
 
Principales caractéristiques de l'Occident médiéval 
 
Vitrail du XIIIe siècle 
La royauté médiévale 
À l'époque de la disparition du dernier empereur d'Occident (Ve siècle), les rois barbares ont implanté une nouvelle forme de pouvoir, jetant les bases de la royauté médiévale. Le roi du Moyen Âge prend sous sa protection son peuple : pendant le haut Moyen Âge et encore au Moyen Âge classique, les sources écrites évoquent le roi des Francs (rex francorum), par exemple. Quelques-uns de ces rois sont sacrés (le roi des Wisigoths, le roi des Francs à partir de 751). Et surtout, le roi du Moyen Âge gouverne en étroite collaboration avec le clergé chrétien. Le pape renforce sa puissance et devient un véritable monarque. 
 
La vassalité 
La vassalité existait déjà pendant le Haut Moyen Âge. Le système évolue en relations féodo-vassaliques au cours du XIe siècle. La cérémonie suit des règles très précises. Le vassal avance devant son futur seigneur la tête nue en signe de respect. Il s'agenouille, devant lui, pour lui exprimer son humilité, les mains jointes. Le seigneur les prend entre les siennes et le relève. Le jeune vassal reçoit un legs (le plus souvent une terre ou un droit de prélever des taxes sur un pont par exemple). Il jure, sur les saintes écritures ou sur une relique, sa fidélité au seigneur. 
 
 
Les progrès techniques 
Le moulin hydraulique se répand dans l'Occident médiéval dès l'époque carolingienne.  
L'introduction de la jachère, puis l'assolement triennal permettent d'accroître la productivité de l'agriculture.  
Les rendements s'améliorent à partir de 1000 grâce à la diffusion d'outils en fer et à l'essor de la charrue.  
La technique d'attelage : le collier d'épaules remplace le « collier de cou » et permet de tirer des charges plus lourdes.  
 
La ville 
 
CarcassonneLa vocation militaire de la ville décline au profit du château-fort mais elle-même s'enferme derrière des murailles.  
La civilisation urbaine (mise à mal durant l'Antiquité tardive) connaît un nouvel essor au Moyen Âge central. La ville redevient le lieu du pouvoir et les capitales se développent (Paris sous Philippe Auguste).  
Les villes deviennent des centres de production et connaissent l'émergence d'une nouvelle couche sociale : la bourgeoisie ; auparavant, les villae (grands domaines ruraux) jouaient ce rôle (de l'Antiquité jusqu'à la fin de la période carolingienne.  
L'éducation et la culture 
Au temps de Charlemagne (mort en 814), la renaissance carolingienne entend restaurer le latin classique. L'abbaye de Saint-Martin de Tours constitue l'un des foyers de cette renaissance, et grâce à l'action d'Alcuin. La caroline est mise au point pour faciliter l'écriture. L'empereur s'attache à réformer les écoles. On y apprend les arts libéraux.  
Les monastères sont pendant longtemps les dépositaires de la culture écrite au Moyen Âge. La règle bénédictine impose en effet aux moines le travail intellectuel : les copistes travaillent à la production des livres dans les scriptoria. Les écoles monastiques sont cependant concurrencées par les écoles épiscopales au XIIe siècle, puis par les universités au XIIIe siècle. Voir l'article détaillé : Éducation au Moyen Âge.  
Dès le XIIe siècle, la scolarisation des enfants se développe dans les villes, y compris celle des filles (auparavant l'enseignement était réservé aux clercs).  
 
La guerre 
 
Moyen Âge central est l'âge de la chevalerie, marqué par la supériorité de la cavalerie sur l'infanterie. Le service armé, appelé ost, fait partie des obligations du vassal envers son seigneur.  
À la fin du Moyen Âge, les armes de tir (arc long anglais, puis armes à feu) annoncent la fin de la chevalerie.  
Les premiers châteaux forts en pierre apparaissent à la fin du Xe siècle. Un grand nombre de villes médiévales sont entourées de remparts (Paris, Rouen, Carcassonne).  
L'art médiéval est essentiellement un art religieux : aux églises romanes succèdent les grands chantiers des cathédrales gothiques.  
L'art des manuscrits s'est aussi développé durant le Moyen Âge avec des enluminures et des miniatures en marge des textes sacrés ou liturgiques.  

  
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Modifié en dernier lieu le 19.10.2005
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